Le WE des 21 et 22 Juin, notre ami Fred Corpel s’alignait sur le fameux et redoutable Iroman de Nice et représentait par la même les couleurs de notre club…

Après une succession d’efforts intenses et la déception de l’abandon aux 3/4 de l’épreuve, il trouvait le courage de nous écrire un petit reportage que je vous transmets ci- dessous.

Le club te félicite car ce que tu as déjà concouru, qui plus est à cours de préparation, il fallait le faire. Nous sommes certains que dans très peu de temps tu feras partie des peu nombreux qui au TCC ont réussi à aller au bout de cet objectif. Jean-Michel

« Pour ma part, je ne suis toujours pas un Ironman, en effet j’ai abandonné vers le 20ème km lors du marathon.
Malgré tout,en essayant d’oublier et en positivant beaucoup j’ai passé un bon week-end à Nice. En effet, à plusieurs amis et épouses respectives nous avons fait le déplacement en camping-car ce qui a rajouté un peu d’aventure à l’aventure car c’était une première pour nous tous. Sauf que j’ai dû conduire à l’aller car étant le seul à participer au tri les autres ont fait un apéro qui a duré de Carca à Nice.

Le samedi : retrait des dossards (très rapide et bien organisé) puis balade dans le village-salon spécial tri où il y avait environ une cinquantaine de stand. Puis balade, plage, remise des vélos et sacs de transition et traditionnel plat de pâtes pendant que mes acolytes (ou alcooliques) se préparaient pour la fête de la musique. Pour ma part et deux autres copains (David Solier et Jérome Glili de Lézignan) que nous avons rejoint c’est le lit qui nous attendait.

Dimanche jour de la course:
4h15 : Lever puis petit-déjeuner.
5h00 : Départ pour Nice et le départ sur la promenade des anglais où nous croisons des nombreux « musicos » qui terminent leur fête. Un parc à vélo impressionnant où sont parqués 2700 vélos tous plus jolis les uns que les autres. Un magnifique silence règne dans le parc et l’on ressent la concentration ou la peur de chacun, pour moi c’était la peur !!!
6h15 : Tous le monde se dirige vers la plage. Il y a différents sas avec les temps espérés en natation, la mer est calme et le soleil est déjà présent. La tension monte, j’ai plu envie d’y aller, j’ai peur tout simplement. Cela me rappelle des moments dans les vestiaires au rugby avant les matchs qu’il ne faut pas perdre mais là je suis seul et pas de coéquipiers pour te rassurer.
6h30 : Enfin le départ, l’eau est bonne les sensations sont là je suis bien, je me sens bien malgré les coups que tu prends et que tu donnes aussi. Nous sommes vraiment nombreux et il faut se faire une place.
Au bout de 1h10 je sors de l’eau je suis bien, je me suis régalé, presque trop vite passé. En plus juste à la sortie de l’eau (les pieds dans l’eau même) les copains dont Sandra sont là, c’est cool.

Après une transition d’environ 10 minutes, je prends le vélo, et les sensations ne sont pas mauvaises bien que déjà je me fasse doubler par des dizaines de cyclards sur la plaque.
Environ 20km de plat, puis une grosse bosse à 10% puis un faux plat montant pendant 40km avant d’arriver au pied d’un col de 20km. Mes soucis et ma galère vont commencer dans ce col d’Ecre. Je le passe comme je peux à l’arrache, je suis pas bien, j’ai mal au ventre à la tête, je ne peux plus m’alimenter. En haut de ce col, je récupère mon ravito personnel que je ne pourrai pas manger. Je continue mon chemin de croix, et un peu de réconfort vers le 120ème km où les copains et Sandra sont là.
J’ai envi d’abandonner mais je me ravise vite et je fini le parcours vélo tant bien que mal à 25km de moyenne. Je suis content je n’avais jamais fait 180 km et je n’ai pas plus 1000km dans les jambes depuis Janvier.

Après une transition de 10 minutes , une autre galère débute, je cours bien le début je m’étonne même, mais ça ne tient pas longtemps, et le moral est au plus bas en plus je vois marcher de nombreux futurs Ironmen. Donc inévitablement je marche, et de plus en plus souvent, et malgré l’aide précieuse de Sandra et Gim qui se relaient pour courir avec moi je m’effondre au 19ème km et fin du rêve pour moi. Je me retrouve sur un brancard au côté de quelques autres qui sont perfusés. Je n’aurais pas la chance de l’être et donc je ne pourrai pas repartir. J’ai donc tenu 10h30.

Je suis vraiment déçu, surtout que 1/2h après avoir été médicalisé j’allais mieux et je crois que j’aurai pu finir (enfin 20 km c’est long). Mais dans quel but ? le faire en marchant ? car en fait je me suis aperçu plus tard que j’aurai pu dormir et repartir, mais est-ce vraiment du tri de faire ça ?
Depuis j’ai du mal à dormir, j’ai du mal à me dire que je ne suis pas finisher, de plus j’avais promis la médaille à Lola ma fille, mais je suis réconforté par les mots de ma plus grande Valentine.
Je n’arrive pas trop à analysé la cause de mon échec, il doit y en avoir plusieurs : le manque d’entrainement flagrant (au moins cela prouve qu’il faut s’entrainer surtout rouler), l’alimentation, la chaleur, et manque de mental.

Pour terminer je tiens à souligner la belle organisation (on paye pour ça vous me direz) mais surtout la gentillesse de tous les bénévoles tout au long de la course.
Est-ce que je reviendrai sur un Ironman ? je sais pas, ou simplement pour la fierté d’être un jour finisher car la « course » en elle-même ne m’intéresse pas. Pour nous les anonymes, il faut trop se gérer, jamais se lâcher. En fait, tu ne fais pas une course mais tu te bats contre toi même pour terminer une longue et belle épreuve.
Dans tous les cas, félicitations et respect, à tous ceux qui ont déjà terminé de telles épreuves, je vous envie !!!
Aujourd’hui je me cherche vite un nouveau défi pour oublier cet échec qui me ronge depuis 48h. »

Les premiers pas de Fred Corpel sur l’IronMan de Nice

5 avis sur « Les premiers pas de Fred Corpel sur l’IronMan de Nice »

  • 27 juin 2008 à 22:38
    Permalien

    C’est bizarre ton récit me rappelle un truc mais je sais plus quoi 🙄
    Ne t’inquiète pas, l’Ironman n’est pas une fin en soi… seuls les World Championships de Fleury sont une finalité pour tout TCCéiste qui se respecte 😆

    Quoi qu’il en soit, moi je te félicite au moins pour avoir eu le courage de prendre le départ malgré ton manque de préparation. La prochaine sera la bonne, j’en suis sur !

  • 28 juin 2008 à 20:29
    Permalien

    Bravo Fred, en plus tu as fait un résumé très émouvant de ta coursequi me rappelle aussi quelqu’un d’autre. Quelle que soit l’épreuve, on en sort toujours grandi. Je me joins aux félicitations de Jéjé, se lancer dans cette épreuve comme tu l’as fait, ça c’est le Spirit !!! Continue !!!

  • 29 juin 2008 à 03:03
    Permalien

    Bravo a toi fred et puis, ca aurait fait des envieux ,faire un podium a Pomas et enchainer un podium a nice , franchement jaja aurait fait la gueule. bref tu reste un sportif avant tout.

  • 30 juin 2008 à 17:07
    Permalien

    Bravo Fred pour avoir pris le départ malgré un manque de préparation, tu rattraperas le coup à Embrun l’année prochaine 😉

  • 1 juillet 2008 à 13:38
    Permalien

    Courage Fred, d’autant plus que visiblement tu n’étais pas dans les meilleures conditions pour faire cette course, c’est déjà enorme de s’être présenter sur la ligne de départ, d’autres avant toi ont renoncés!
    Maintenant comme l’a dit notre grand philosophe Timothé Gustave « Rien ne sert de courir…. », il faut vite te remettre dans le bain avec un objectif (comme le long de St Jean de Luz par exemple) et non un traquenard… Biz et @ bientôt sur les courses!!!! (peut être a Embrun 2009 ;o) ).

Commentaires fermés.